Revue de presse nationale du handicap.

Publié le par notrejoliebulle.over-blog.com

INTERVIEW - Marie-Anne Monchamp veut une étude sur l'effet de leur scolarisation, six ans après le vote de la loi.

 

 

11/02/2011 | Mise à jour : 11:47 LE FIGARO

Pour la ministre, «on peut dire que notre regard a changé» mais «il reste encore beaucoup à faire».
Pour la ministre, «on peut dire que notre regard a changé» mais «il reste encore beaucoup à faire». Crédits photo : RICHARD VIALERON/LE FIGARO/RICHARD VIALERON/LE FIGARO

 

  Six ans après le vote de la loi sur le handicap, Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, détaille sa lettre de mission.

LE FIGARO. - Quel bilan peut-on tirer de la loi du 11 février 2005?

Marie-Anne MONTCHAMP. - La volonté était de changer le regard sur nos concitoyens handicapés, avec la scolarisation des enfants handicapés, la mise en accessibilité ou l'insertion des handicapés dans la vie professionnelle. On a aussi reconnu le handicap psychique. Aujourd'hui, je pense que l'on peut dire que notre regard a changé. Il reste encore beaucoup à faire.

La loi de 2005 a rendu possible la scolarisation des enfants handicapés, mais les associations se plaignent du manque d'assistants de vie scolaire.

Aujourd'hui 197.000 enfants handicapés sont scolarisés, alors qu'ils étaient 133.000 à la rentrée 2004. Je souhaite que soit menée une étude sur les effets sur le milieu scolaire de l'arrivée d'enfants handicapés dans l'école de la République. Par ailleurs, le président de la République devrait s'exprimer plus concrètement sur le sujet lors de la prochaine conférence sur le handicap en juin. Nous sommes dans la montée en charge et devons travailler sur le sujet délicat des assistants de vie scolaire. Outre les profils différents, on peut imaginer des durées d'accompagnement différentes par le même AVS en fonction de la situation de l'enfant.

Un autre aspect de la loi était l'introduction d'un quota de 6% d'emplois de personnes handicapés. Là encore, il y a du chemin…

C'est exact, mais la situation est diverse suivant les secteurs. Des étapes importantes ont été franchies dans la fonction publique, nous pouvons encore progresser. C'est le sens de la circulaire qu'a signée le premier ministre en décembre et qui comprend, pour chaque ministère, des plans pluriannuels opposables de recrutements de personnes handicapées avec des objectifs chiffrés jusqu'au 31 décembre 2012. Nous devons aller plus loin pour les recrutements dans le secteur hospitalier et dans les collectivités locales. Dans le privé, la situation est contrastée. Le choix de laisser sur le bord de la route des personnes handicapées coûte cher. C'est aussi une perte de chance collective.

Vous êtes en négociation sur le projet de décret de la loi réformant l'attribution de l'allocation adulte handicapé (AAH), qui concerne 800.000 personnes pour 7 milliards d'euros.

Il faut d'abord rappeler que le gouvernement tient l'objectif fixé par le président de la République d'une revalorisation de 25% de l'AAH sur la durée du quinquennat. La loi portant réforme de l'AAH a réduit notamment de cinq ans à un ou deux ans le délai de révision des paramètres pour l'attribution de cette allocation. La question reste de savoir qui est concerné par ces contrôles plus fréquents. Nous veillons à ce que la concertation permanente se poursuive avec les associations de personnes handicapées

 

 

 

 

 

 

Les villes les plus accessibles aux handicapés

Par Pierre Falga et Anne Vidalie, publié le 09/02/2011 à 12:16

 

Pour sa 2e édition, le palmarès APF-L'Express reflète les progrès réalisés par de nombreuses communes. Mais certaines sont à la traîne.

 

Le 1er janvier 2015, bureaux de poste et mairies, piscines et cinémas, bus et métros devront être accessibles à tous les handicapés: les personnes en fauteuil, celles atteintes de déficience mentale ou de troubles psychiques et les non-voyants ou malentendants. Tel est l'objectif fixé par la loi Handicap du 11 février 2005 aux villes et à leurs édiles. 

Les villes les plus accessibles aux handicapés

Le classement 2011 des 10 villes les plus accessibles aux handicapés.  

DR

Nantes domine toujours le classement

L'an dernier, L'Express, en partenariat avec l'Association des paralysés de France (APF), avait dressé le premier état des lieux national. Cette année, notre hebdomadaire fait à nouveau le point, afin de mesurer les évolutions. Comme celui de 2010, notre palmarès 2011 des villes les plus accessibles aux handicapés, conçu et réalisé par l'APF, passe au crible les chefs-lieux des 96 départements métropolitains à travers trois thèmes: le cadre de vie; les équipements municipaux; le volontarisme des élus locaux. 

Les villes les plus accessibles aux handicapés

Le classement 2011 des 10 villes les moins accessibles aux handicapés.  

DR

Bonne nouvelle: dans leur ensemble les villes ont progressé. La moyenne générale a gagné un point, passant de 10,6 à 11,6 sur 20. Nantes conserve la tête de notre classement, avec 17,4. Mention bien, aussi, à Grenoble, au Mans, à Belfort, à Evry et à Epinal, qui obtiennent une moyenne supérieure à 15 sur 20. 

Les villes les plus accessibles aux handicapés

Les cinq villes qui ont le plus progressé de 2010 à 2011 en matière d'accessibilité aux handicapés.  

DR

Loin d'améliorer leurs performances, quelques communes, dont Lyon et Créteil, dégringolent de plusieurs places. Le bonnet d'âne revient, sans contestation, à Perpignan: la cité catalane affiche le plus fort recul par rapport à 2010 (- 6,4 points) et occupe la dernière place de notre classement 2011, juste derrière Marseille. 

Les villes les plus accessibles aux handicapés

Les cinq villes qui sont descendus dans le classement de l'accessibilité aux handicapés entre 2010 et 2011.  

DR

Enquête réalisée auprès des 96 préfectures de France métropolitaine par les délégations départementales de l'APF.
 
 
L'express
  
 
 
 
 
Le handicap caché des enfants
"si maladroits"

Par Sandrine Cabut  le figaro
16/02/2011 | Mise à jour : 11:48 
Les enfants atteints de dyspraxie souffrent d'un trouble de la coordination motrice. Ils peinent à dessiner, à écrire mais aussi à s'habiller ou tout simplement à lacer leurs chaussures. (Crédits photo : Franck Fife/AFP)

Les enfants atteints de dyspraxie souffrent d'un trouble de la coordination motrice. Ils peinent à dessiner, à écrire mais aussi à s'habiller ou tout simplement à lacer leurs chaussures. (Crédits photo : Franck Fife/AFP)
 
 

La dyspraxie, qui toucherait environ 250.000 enfants en France, commence à être étudiée par les chercheurs.

Ils renversent tout ce qu'ils touchent, ont besoin d'aide pour s'habiller, peinent à dessiner et écrire… Pourtant, malgré les apparences, ces enfants ne sont pas seulement maladroits ou distraits. Ils souffrent d'un véritable trouble de la coordination motrice, appelé «dyspraxie», qui peut fortement les handicaper dans leur vie quotidienne et à l'école.

À l'image de la dyslexie, la dyspraxie est une pathologie spécifique de l'apprentissage, qui touche des enfants d'intelligence normale. Mais contrairement aux difficultés de lecture de la dyslexie, qui sont de mieux en mieux repérées et étudiées, la dyspraxie reste encore méconnue, y compris des chercheurs. Peut-être plus pour longtemps. L'équipe du Dr Ghislaine Dehaene, qui dirige l'équipe de neuroimagerie du développement dans l'unité Inserm U562 (NeuroSpin/CEA, Saclay), se lance dans un ambitieux projet de recherche pour identifier les mécanismes en cause dans ce handicap, notamment grâce à l'imagerie par résonance magnétique (IRM). L'exploration du cerveau des nouveau-nés et des enfants est un champ relativement nouveau. «La neurologie s'est d'abord beaucoup développée chez l'adulte. Chez l'enfant, il a fallu attendre l'arrivée de techniques non invasives, comme l'imagerie en IRM, pour assister à une explosion des recherches», a expliqué le Dr Dehaene, lors d'une visite de son laboratoire organisée par la Fondation pour la recherche médicale, qui a accordé un budget de 240.000 euros au projet de recherche sur la dyspraxie.

Détectée le plus souvent à l'école primaire, cette pathologie du développement cérébral est fréquente: 5 à 7% des 5-11 ans sont concernés, selon des études épidémiologiques. Soit potentiellement «250.000 enfants en France, un par classe», traduit le Dr Caroline Huron, chercheuse dans la même équipe Inserm/CEA. Les troubles de coordination, qui peuvent aussi toucher le système oculaire, deviennent particulièrement gênants au moment de l'apprentissage de l'écriture, au CP. Et pour faire comprendre ce qu'endurent ces enfants, la chercheuse propose à son auditoire de participer à une petite expérience en visionnant une vidéo de quelques minutes, où deux équipes de joueurs (les uns en dossard blanc, les autres en noir) se font des passes de basket. Dans un premier temps, Caroline Huron demande aux participants de compter les passes des blancs, et tous trouvent la bonne réponse. Mais quand elle fait regarder le même film une deuxième fois, sans rien compter, tout l'auditoire réalise qu'un sportif déguisé en gorille a traversé le terrain de jeu. Alors qu'il crève l'écran, presque personne ne l'avait remarqué lors de la première projection. La démonstration est limpide. «Toute leur vie, les dyspraxiques doivent prêter une attention démesurée à ce qu'ils font, d'où les difficultés lors d'une double tâche, par exemple écouter la maîtresse et écrire en même temps», insiste Caroline Huron.

Pour aider ces enfants dans leur parcours scolaire, Caroline Huron a, avec d'autres, créé une association qui met à disposition du matériel pédagogique en ligne. Le défi pour l'équipe du Dr Dehaene est maintenant d'identifier les mécanismes cérébraux à l'origine de ces troubles de la coordination, pour proposer des rééducations appropriées. Dans une première phase, les chercheuses vont évaluer précisément les compétences numériques (calcul, comparaison de quantité) d'enfants dyspraxiques, comparativement à celles de témoins du même âge. Seront ensuite étudiées leurs capacités d'écriture, et leurs performances visuelles. Parallèlement, des examens d'IRM devraient permettre de localiser les anomalies cérébrales associées à la dyspraxie. Les résultats sont attendus dans les trois prochaines années.

 

le figaro

 

 

 

 

 

Spina-bifida : la chirurgie fœtale réduit les handicaps
Par Sandrine Cabut  le figaro
11/02/2011 | Mise à jour : 12:16 
La spina-bifida, malformation dela colonne vertébrale, n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps.
La spina-bifida, malformation dela colonne vertébrale, n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps.Crédits photo : Anne Rayner/AP
 
 

Les résultats sont meilleurs qu'avec une intervention à la naissance, mais le risque de prématurité est plus important.

C'est un vrai pas en avant pour la chirurgie fœtale, selon les spécialistes. Une intervention in utero améliore sensiblement les chances des enfants atteints de spina-bifida de mener une vie plus normale, conclut une vaste étude américaine publiée sur le site Internet du New England Journal of Medicine. Le Dr Scott Adzick (université de Pennsylvanie) et ses collègues, qui viennent également de présenter leurs résultats à un congrès, soulignent toutefois que cette chirurgie n'est pas anodine pour la mère et l'enfant. Elle augmente en particulier le risque de prématurité.

Depuis une trentaine d'années, de multiples opérations de chirurgie fœtale ont été tentées, pour corriger de graves malformations ou enlever des tumeurs mortelles. Certaines ont été couronnées de succès, beaucoup ont échoué. Car les chirurgiens se sont heurtés à un obstacle de taille: le simple fait d'ouvrir l'utérus pour accéder au fœtus entraînait le plus souvent un accouchement dans les jours suivants l'intervention. L'étude publiée aujourd'hui a débuté en 2003, et son objectif était d'inclure 200 cas de myéloméningocèle, forme la plus courante de spina-bifida. Cette malformation de la colonne vertébrale n'est pas mortelle mais entraîne de lourds handicaps: paralysie des membres inférieurs, incontinence, hydrocéphalie (pression excessive dans le liquide céphalo-rachidien).

Au final, l'analyse a porté sur 158 cas, détectés avant la 26e semaine de grossesse. 50% d'entre eux ont été opérés in utero, et les autres à la naissance. Au bout d'un an, seulement 40% des enfants opérés in utero avaient eu besoin d'un shunt (intervention pour dériver le liquide céphalorachidien), alors que la proportion était de 82% dans l'autre groupe. Les petits patients opérés en prénatal étaient aussi beaucoup plus souvent autonomes pour marcher à trente mois que ceux opérés à la naissance (42% contre 21%).

Revers de la médaille: la chirurgie fœtale a été associée à un plus grand risque de prématurité (naissance en moyenne à 34 semaines), avec d'éventuelles conséquences respiratoires. Des complications maternelles (notamment liées à la cicatrice utérine) ont aussi été recensées. «Beaucoup de spécialistes étaient sceptiques sur la faisabilité et le bien-fondé de cette étude, mais nous sommes agréablement surpris des résultats, commente le Pr Yves Ville (hôpital Necker, Paris). Nous réfléchissons à proposer cette intervention prénatale à Necker.» Le Pr Michel Zerah, neurochirurgien dans le même hôpital, confirme que l'équipe est techniquement prête. «Nous allons aussi commencer à nous entraîner sur des brebis avec une technique endoscopique, qui diminue les risques d'accouchement prématuré», précise-t-il.

Aujourd'hui, en France, quelques dizaines d'enfants sont opérés chaque année de myéloméningocèle à la naissance. La plupart des femmes enceintes confrontées à cette malformation choisissent d'interrompre la grossesse. «Il ne faut pas oublier que le meilleur traitement est préventif: la supplémentation en acide folique prévient plus de 70% des spina-bifida», insiste le Pr Zerah.

 

le figaro

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article